Découvrez l’histoire fascinante de Rivers of Babylon, une chanson dont les paroles tirées du Psaume 137 ont provoqué des controverses et des interdictions à travers le monde. De ses origines rastafari à son succès planétaire avec Boney M, plongez dans une saga musicale unique qui ne cesse de résonner avec des générations de fans.
L’histoire complète de Rivers of Babylon et ses controverses
« Rivers of Babylon » a été lancée pour la première fois en 1970 par le groupe jamaïcain The Melodians. Les paroles de la chanson sont partiellement basées sur le Psaume 137 de la Bible, qui raconte les souffrances du peuple juif en exil après la conquête de Jérusalem par le roi Nabuchodonosor en 586 av. J.-C. Ce psaume décrit la douleur et la nostalgie des juifs pendant leur captivité à Babylone, aspirant à retourner chez eux.
Le Psaume 137 commence par les lignes : « By the rivers of Babylon, there we sat down, yea, we wept, when we remembered Zion ». Ce puissant message de perte et d’espoir résonnait profondément tant dans la chanson originale des The Melodians que dans la version ultérieure de Boney M.
Interdiction en Jamaïque et Controverse
Malgré son succès initial en Jamaïque, « Rivers of Babylon » a été interdite par le gouvernement jamaïcain. La raison de cette censure était la connexion de la chanson avec le mouvement rastafari, un mouvement religieux, social et culturel perçu comme subversif à l’époque. Le rastafarisme, qui révère l’empereur Haile Selassie I d’Éthiopie et promeut le retour en Afrique, utilisait fréquemment des références bibliques dans ses enseignements, rendant les paroles de la chanson particulièrement significatives.
Le producteur de la chanson, indigné par cette interdiction, a fait valoir que les Psaumes faisaient partie de l’héritage chrétien jamaïcain depuis des temps ancestraux. Finalement, cette pression a conduit à la levée de l’interdiction, permettant à la chanson de continuer à gagner en popularité.
Le Renouveau avec Boney M
C’est en 1978 que « Rivers of Babylon » a atteint une renommée mondiale grâce à Boney M, un groupe euro-caribéen qui a sorti sa version dans l’album « Nightflight to Venus ». Bien qu’ils aient effectué quelques ajustements pour se distancier légèrement de l’originale, l’essence et le message de la chanson sont restés intacts.
La version de Boney M a éliminé certaines connotations rastafari, se concentrant davantage sur l’aspect universel de la douleur et de l’espoir exprimés dans le Psaume 137. Malgré ces changements, la chanson n’a pas échappé à la controverse.
Interdiction en Irak et Autres Controverses
En 1997, Saddam Hussein a interdit la chanson en Irak, la considérant comme « une chanson vendue à l’État perfide d’Israël ». Cet acte a mis en évidence la sensibilité politique et culturelle persistante autour de « Rivers of Babylon ». Plus tard, en 2010, les membres de Boney M ont été priés de ne pas interpréter la chanson lors d’un festival de musique en Cisjordanie. Les organisateurs craignaient que la référence au désir du peuple juif de revenir à Jérusalem ne provoque le public.
Un Héritage Immortel
Malgré toutes les controverses, « Rivers of Babylon » est restée l’une des chansons les plus connues et reprises de tous les temps. La chanson est restée en tête des hit-parades britanniques pendant cinq semaines consécutives en 1978. À ce jour, elle reste le sixième single le plus vendu de l’histoire au Royaume-Uni.
L’influence de « Rivers of Babylon » s’étend au-delà de son succès commercial. La chanson a été reprise par de nombreux artistes dans diverses langues et styles, démontrant sa pertinence et son adaptabilité. Le mélange de reggae et de disco dans la version de Boney M a aidé à introduire le son du reggae à un public plus large, tandis que la connexion lyrique profonde avec la Bible a résonné émotionnellement avec des auditeurs de différentes cultures et religions.
Paroles et Message
Les paroles de « Rivers of Babylon » restent puissantes et émouvantes. Elles parlent d’exil et de perte, mais aussi d’espoir et de résistance. La ligne « Let the words of our mouth and the meditation of our heart be acceptable in thy sight » rappelle l’importance de la foi et de la persévérance en des temps difficiles.
Histoire et Contexte
L’histoire de « Rivers of Babylon » reflète les interactions complexes entre la musique, la religion et la politique. Depuis ses racines bibliques jusqu’à son adoption par le mouvement rastafari et sa popularisation mondiale, la chanson a voyagé à travers les cultures et les époques, tout en gardant toujours son message central.
L’histoire derrière « Rivers of Babylon » est aussi riche et multifacette que la chanson elle-même. De sa création par The Melodians à sa mondialisation par Boney M, en passant par les diverses controverses et censures qu’elle a rencontrées, la chanson a laissé une marque indélébile dans l’histoire de la musique. Aujourd’hui, elle reste un témoignage de la capacité de la musique à franchir les frontières et à unir les gens autour d’expériences et d’émotions partagées.
Rivers of Babylon, dans toutes ses versions, est plus qu’une simple chanson ; c’est un hymne à la résistance et à l’espoir, une œuvre qui continue de résonner avec les nouvelles générations et qui restera pertinente dans les années à venir.
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