Dans un geste qui a suscité la controverse, le gouvernement chinois a déclaré illégale l’intention du Dalai Lama, leader spirituel tibétain, de nommer son propre successeur. Cette déclaration fait suite à l’annonce par le Dalai Lama, lauréat du prix Nobel de la paix en 1989 et en exil depuis 1959, de son projet de choisir son successeur.
La Chine juge illégal la nomination d’un successeur par le Dalai Lama
Selon Hong Lei, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, « Le titre de Dalai Lama est attribué par le gouvernement central et toute autre désignation est illégale ». Cette position intervient dans un contexte où la succession du Dalai Lama est un sujet délicat et politiquement sensible.
Tradition en litige
Traditionnellement, il incombe aux moines d’identifier un enfant présentant des signes de réincarnation du dernier Dalai Lama. Toutefois, le Dalai Lama actuel a déjà envisagé de rompre avec cette tradition, envisageant la possibilité de désigner un successeur avant sa mort ou même par voie d’élections.
Hong Lei a souligné que la réincarnation du Dalai Lama a toujours été un processus fondé sur des rites religieux et des conventions historiques, et n’a jamais inclus le choix de son successeur par le Dalai Lama lui-même. Ce commentaire met en évidence la tension entre les pratiques traditionnelles et les politiques gouvernementales chinoises.
Le Panchen Lama : Un cas similaire
En 1995, le gouvernement chinois a rejeté le choix du Dalai Lama concernant la réincarnation du Panchen Lama, la deuxième figure la plus importante du bouddhisme tibétain.
À la place, la Chine a nommé Gyaincain Norbu, qui depuis est loué par le gouvernement chinois. En revanche, Gedhun Choekyi Nyima, choisi par le Dalai Lama, n’a pas été vu en public depuis son arrestation en 1995.
Protestations et revendications
Ce conflit survient dans un contexte de haute tension dans la région. Deux moines du monastère de Kirti, dans le sud-ouest de la Chine, ont tenté de s’immoler par le feu, criant « longue vie au Dalai Lama » avant de s’enflammer, selon l’ONG Free Tibet basée à Londres.
Cet acte souligne le niveau de désespoir et de résistance face aux politiques chinoises au Tibet.
Le Dalai Lama a plaidé pour une véritable autonomie du Tibet, mais le gouvernement chinois continue de le considérer comme une figure séparatiste. La situation au Tibet demeure un sujet épineux tant pour la Chine que pour la communauté internationale, et l’avenir de la succession du Dalai Lama est un enjeu majeur dans ce conflit prolongé.